Les meilleures Drafts de l'histoire – 4. La Draft 1964

Plus ancienne des Drafts classées, la cuvée 1964 est également celle qui contient le plus de Hall of Famers. En effet, pas moins de 11 joueurs sur les 280 sélectionnés cette année-là sont aujourd’hui présents à Canton. Du 1er au 10ème tour, il y avait du talent partout.

Bob Hayes, seul homme médaillé olympique et champion NFL (NY Daily News)

Le 1er tour

** Stats : Pro Football Reference

Tour Choix Equipe Joueur Position Matchs Saisons titulaire AP PB
1 1 SF Dave Parks WR 118 9 1 3
1 2 PHI Bob Brown OT 126 10 5 6
1 3 WAS Charley Taylor WR 165 13 1 8
1 4 DAL Scott Appleton DT 70 3 0 0
1 5 DET Pete Beathard QB 110 3 0 0
1 6 MIN Carl Eller DE 225 15 5 6
1 7 LAR Bill Munson QB 107 5 0 0
1 8 BAL Marv Woodson DB 72 4 0 1
1 9 STL Ken Kortas DT 73 3 0 0
1 10 PIT Paul Martha DB 88 5 0 0
1 11 CLE Paul Warfield WR 157 11 2 8
1 12 NYG Joe Don Looney RB 42 2 0 0
1 13 GB Lloyd Voss DE 123 7 0 0
1 14 CHI Dick Evey DT 102 7 0 0

Le 1er choix – Dave Parks

Dave Parks, n°1 de la Draft 1964

Avec Texas Tech, Dave Parks établit quelques records et devient le premier joueur de l’histoire de l’université à être élu dans une équipe All-American. Lors de la Draft 1964, il devient le premier receveur à être pris avec le 1er choix. Depuis seuls deux autres WR ont connu le même destin, Irvin Fryar en 1984 et Keyshawn Johnson en 1996. Titulaire d’entrée avec les 49ers, il s’illustre avec les 2 plus longues réceptions de l’histoire de la franchise, 83 et 80 yards. En 1965, Parks termine la saison leader de NFL en réceptions (80), yards (1 344) et touchdowns (12), ce qui lui vaut d’être élu All-Pro et Pro Bowler. Il est de nouveau Pro Bowler la saison suivante. Après la saison 1967, il décide de quitter San Francisco et signe avec les Saints. Il y jouera les 5 années qui suivent, avant de finir sa carrière en 1973 avec les Houston Oilers, mais ne retrouvera jamais son rendement de début de carrière.
Statistiques de sa carrière NFL

  • 360 réceptions
  • 5 619 yards
  • 44 touchdowns

Le 1er tour en chiffres

  1. Comme le nombre de joueurs sélectionnés

En 1964, la NFL est bien différente. La ligue ne compte en effet que 14 équipes, réparties en 2 conférences :
Conférence Est :

  • Cleveland Browns
  • Dallas Cowboys
  • New York Giants
  • Philadelphia Eagles
  • Pittsburgh Steelers
  • St Louis Cardinals
  • Washington Redskins

Conférence Ouest :

  • Baltimore Colts
  • Chicago Bears
  • Detroit Lions
  • Green Bay Packers
  • Los Angeles Rams
  • Minnesota Vikings
  • San Francisco 49ers

Autre grosse différence avec aujourd’hui, les Browns gagnent beaucoup de matchs et remportent le titre en battant les Colts 27-0.

  1. Comme le nombre de Hall of Famers sur 14 joueurs pris au 1er tour.

Sur ces 14 joueurs pris au 1er tour, 4 figurent aujourd’hui à Canton, au Pro Football Hall of Fame. Bob Brown (2ème choix), Charley Taylor (3ème choix), Carl Eller (6ème choix) et Paul Warfield (11ème choix).
Drafté en 2ème position par les Eagles, Bob Brown reste 5 saisons à Philadelphia. Elu Meilleur Rookie en 1964, il participera à 5 Pro Bowl en 5 ans. En 1969, il demande à être transféré et atterrit à Los Angeles, où il restera 2 saisons. En 1971, un nouveau transfert l’envoie à Oakland, où il formera cette saison-là, une ligne offensive historique. Avec Art Shell, Gene Upshaw, Jim Otto, Ron Mix et donc Bob Brown, les Raiders possèdent 5 futurs Hall of Famers. All-Pro lors de 5 de ses 10 saisons pro, Brown entre au Hall of Fame en 2004.
Joueur de football et de baseball à l’université d’Arizona State, Charley Taylor choisit le premier sport et est pris en 3ème position de la Draft 1964 par les Washington Redskins. Lancé sur le poste de running-back lors de sa saison rookie, il totalise 755 yards au sol et 814 yards dans les airs. Ses performances dans les airs aboutissent à un changement de poste en 1966. Un choix payant puisque Taylor est leader de NFL lors de ses deux premières saisons comme receveur. Il restera à ce poste jusqu’à la fin de sa carrière, en 1975. Lorsqu’il prend sa retraite, il affiche 649 réceptions (record), 9 110 yards et 79 touchdowns dans les airs. Il entre au Hall of Fame en 1984.
Pris avec le 6ème choix par les Vikings, Carl Eller va devenir l’un des membres de la redoutable ligne défensive de Minnesota, également surnommée « Purple People Eaters ». A partir de 1968, la domination de la franchise est exceptionnelle, avec 10 titres de divisions en 11 ans, 4 titres de conférence et 4 Superbowls (perdus). Transféré en 1979, il jouera sa dernière saison à Seattle. Le comptage des sacks n’étant pas officiel à cette époque, on a un chiffre « non officiel » qui est de 133,5 sacks en carrière, avec notamment 7 saisons à plus de 10. 5 fois All-Pro et meilleur défenseur de la NFL en 1971, Eller entre au Hall of Fame en 2004.
On termine par Paul Warfield, sélectionné en 11ème position par les Browns. Running-back, Defensive Back et athlète durant sa carrière universitaire, il choisit de se consacrer à 100% au football. Initialement, son coach à Cleveland voulait le faire jouer en défense, mais ses performances comme receveurs changent la donne. Lors de sa saison rookie, il confirme comme WR avec 920 yards et 9 TD, et forme un beau duo avec le RB Jim Brown. Les deux hommes aident les Browns à remporter le titre NFL en 1964. Après une blessure, il manque une grande partie de sa deuxième année, avant de revenir avec deux saisons à plus de 700 yards. Mais sa meilleure saison est celle de 1968, où il franchit la barre des 1 000 yards pour la première et seule fois de sa carrière, avec également 12 touchdowns à la clé. Après la saison 1969, et alors qu’il était l’un des joueurs les plus populaires de l’équipe, Warfield est transféré à Miami. Avec les Dolphins de Don Shula, il gagne 703 yards sa première année, puis 966 la seconde tout en menant la NFL avec 11 touchdowns. Cette année-là il est excellent en playoffs et aide son équipe à atteindre le Superbowl. Une finale perdue face à Dallas, où Warfield aura été contenu par Mel Renfro. L’année suivante, en 1972, il participe à la saison parfaite des Dolphins et au premier titre de la franchise. Il comptera 11 touchdowns en 29 réceptions la saison suivante, et gagne un nouveau titre. 1974 sera sa dernière saison à Miami. A ce moment, Paul Warfield et quelques coéquipiers font le choix (surprenant) de partir jouer en WFL. Il n’y restera qu’une saison avant la disparition de la ligue, et revient finalement à Cleveland. Il jouera 2 saisons de plus avec les Browns avant de prendre sa retraite. En 13 saisons NFL, Warfield affiche 427 réceptions, 8 565 yards et 85 touchdowns. Il entre au Hall of Fame en 1983, lors de sa première année d’éligibilité.

Le loupé du 1er tour

Joe Don Looney (RB)
Le fait de n’avoir que 14 équipes en NFL à ce moment, et donc 14 choix lors du 1er tour de NFL, limite le nombre de joueurs et donc de risque de loupé. Un seul joueur, pourtant prometteur, est vraiment passé à côté de sa carrière NFL. Il s’agit du running-back Joe Don Looney.
Le RB connaît une carrière universitaire mouvementée, avec des mauvaises notes, quelques belles performances (All-American en 1962), et des conflits avec ses coachs à Oklahoma. En 1964, il est drafté au 1er tour de la Draft NFL et également au 6ème tour de la Draft AFL. Il décide de jouer pour la première ligue. Initialement pris par les New York Giants, il est rapidement transféré chez les Baltimore Colts. Avant de partir pour la guerre du Vietnam en 1968, Looney jouera une saison à Baltimore, deux à Detroit et deux à Washington. Dans chaque équipe, il aura peu d’impact et des soucis avec ses coachs. Il tente un retour en 1969, à New Orleans, mais perd 3 yards sur la saison avant de prendre sa retraite. Il est vu comme l’un des joueurs les plus difficile à entrainer de l’histoire.

La pépite de la Draft 1964 – Roger Staubach (QB)

  • 10ème tour – 129ème choix, Dallas Cowboys
  • 131 matchs – 6 Pro Bowl – Hall of Fame

En 1961, Roger Staubach arrive dans l’U.S Navy et joue quarterback. Il commence à avoir du temps de jeu l’année suivante et devient progressivement titulaire et leader de l’équipe. Il se fait notamment un nom en gagnant le match face au rival Army, sous les yeux de John F. Kennedy. En 1963, il confirme en remportant le trophée Heisman, après avoir mené Navy à un bilan de 9-1 et une finale universitaire (perdue). Lors de la Draft 1964, les Cowboys obtiennent le droit de le prendre 1 an avant d’être éligible, mais Staubach ne jouera pas en NFL avant 1969. Le QB s’était en effet engagé à servir 4 ans dans la Marine, ce qu’il fera au Vietnam et aux Etats-Unis.
Il arrive donc en 1969, comme rookie à 27 ans et en tant que backup de Craig Morton. Cette année-là, les Cowboys perdent le Superbowl V face à Baltimore. La saison suivante, Roger Staubach a l’opportunité de montrer ce qu’il sait faire et il s’impose définitivement à la mi-saison. Il mène alors Dallas à une série de 10 victoires de rang, dont la victoire lors du Superbowl VI face aux Dolphins. Il est nommé MVP du match. Mis à part une saison manquée en 1972 à cause d’une blessure à l’épaule, Staubach restera titulaire pendant de nombreuses années, et il emmènera Dallas à 3 autres Superbowl. Il en perd 2 (SB X et SB XIII face aux Steelers) mais remporte le Superbowl XII face aux Broncos. Sa dernière saison, en 1979, est surement la meilleure de sa carrière au niveau des statistiques. Il établit des records personnels en yards (3 586) et touchdowns (27 pour 11 INT), mais décide de prendre sa retraite en fin d’année pour protéger son corps. Victime de 20 commotions durant sa carrière, il craignait des dommages irréversibles pour son cerveau.
En 11 saisons de NFL, Roger Staubach affiche 22 700 yards et 153 touchdowns (pour 109 interceptions). Il possède également un pourcentage de victoire de 75%, 6 Pro Bowls et 2 bagues de champion. En 1985, « Captain America » (un de ses surnoms) entre au Hall of Fame.

Roger Staubach s’élève au dessus de la défense des Vikings lors de la saison 1970 (SI.com)

Les autres bons coups

Mel Renfro (DB)

  • 2ème tour – 17ème choix, Dallas Cowboys
  • 174 matchs – 5 All-Pro – 10 Pro Bowl – Hall of Fame

Dès ses années universitaires, Mel Renfro démontre toutes ses qualités athlétiques. Star de des Ducks de l’Oregon en athlétisme, il est également joueur dans l’équipe de football américain, comme running-back (son poste principal), defensive back et même quarterback remplaçant.
Renfro est sélectionné au 2ème tour de la Draft 1964 par les Cowboys. Tom Landry, coach de Dallas à ce moment, choisi de le faire jouer comme safety plutôt que running-back. Un choix payant puisqu’il termine sa saison rookie avec 7 interceptions, et est également très performant sur les retours de punts et kick-offs. Il confirme lors de sa seconde saison avec une sélection All-Pro à la clé. En 1966, Renfro est nommé titulaire au poste de running-back, mais il se blesse dès le premier match. Son remplaçant, Dan Reeves, faisant le boulot, il est remis en défense à son retour. En 1968, Renfro passe sur le poste de cornerback, où sa vitesse va faire des ravages. Cette année-là, il est leader de NFL avec 10 interceptions. Au global, il affiche 52 interceptions en 14 saisons, ce qui est toujours un record de franchise pour les Cowboys. Il aura joué 4 Superbowls avec Dallas, dont 2 victoires. Il prend d’ailleurs sa retraite après la victoire lors du Superbowl XII. Pro Bowler lors de ses 10 premières saisons, il entre au Hall of Fame en 1996.
Paul Krause (DB)

  • 2ème tour – 18ème choix, Washington Redskins
  • 226 matchs – 4 All-Pro – 8 Pro Bowl – Hall of Famer

Avec l’université de l’Iowa, Paul Krause joue en attaque (receveur) et en défense (defensive back). Il était également joueur de baseball et a même été drafté en MLB.
Sélectionné par Washington au 2ème tour de la Draft 1964, Krause joue en défense et s’illustre en menant la NFL en interceptions (12) lors de sa saison rookie. Il restera 4 ans chez les Redskins, interceptant 28 passes, avant d’être transféré chez les Vikings. Dans le Minnesota, il jouera 4 Superbowls (tous perdus) avant de prendre sa retraite à l’issue de la saison 1979. Son total de 81 interceptions en carrière est toujours le record dans l’histoire de la NFL. Il aura intercepté des passes de 45 quarterbacks différents, gagnés 1 185 yards et marqué 3 touchdowns. Egalement très solide, il n’aura manqué que 2 matchs sur blessures dans sa carrière. Krause entre au Hall of Fame en 1985.
Dave Wilcox (LB)

  • 3ème tour – 29ème choix, San Francisco 49ers
  • 153 matchs – 4 All-Pro – 7 Pro Bowl – Hall of Famer

Dave Wilcox démarre sa carrière universitaire à Boise Junior College, avant de faire ses deux dernières années dans la plus prestigieuse université de l’Oregon. Lui aussi jouait à deux postes, celui de Guard en attaque et celui de Defensive End en défense. A l’issue de sa carrière universitaire, il est drafté deux fois, en AFL par les Houston Oilers, et en NFL par les San Francisco 49ers.
Il choisit les Niners. équipe à laquelle il restera fidèle pendant ses 11 ans de carrière. Du fait de ses qualités physiques, il est repositionné Linebacker Extérieur en NFL. Jusqu’en 1969, les résultats de la franchise ne sont pas très bons, avec seulement une saison qui se termine par un bilan positif (1965). Le succès, Wilcox le trouvera surtout en fin de carrière, avec trois qualifications consécutives en playoffs entre 1970 et 1972. A ce moment, la défense des 49ers est très performante, grâce notamment à Wilcox et au corps de linebackers. Ses coéquipiers et ses adversaires se mettaient d’accord sur une chose, qu’il était presque impossible de le bloquer. Force de la nature, il ne manque qu’un seul match sur blessure dans sa carrière. Régulièrement au-dessus des 100 plaquages par saison, il intercepte également 14 passes en 11 saisons. Dave Wilcox entre au Hall of Fame en 2000.
Bob Hayes (WR)

  • 7ème tour – 88ème choix, Dallas Cowboys
  • 132 matchs – 2 All-Pro – 3 Pro Bowl – Hall of Famer

Lorsqu’il arrive à Florida A&M, Bob Hayes est plus connu pour ses performances en sprint que celle en football américain. Du fait de ses résultats, il est sélectionné pour représenter les Etats-Unis lors des Jeux Olympiques 1964, à Tokyo. Il y remporte la médaille d’or sur 100 mètres, en battant le record du monde (10.06 secondes). Quelques jours plus tard, il remporte une nouvelle médaille d’or, avec le relais 4×100 mètres, grâce à une superbe remontée sur son dernier relais. La-aussi, le record du monde tombe. A 21 ans, ce sera sa dernière course, puisqu’il décide de se consacrer à 100% au football.
Drafté par les Cowboys en 1964, un an avant son éligibilité, Bob Hayes débutera en NFL à partir de l’année suivante. Le poste de receveur semble fait pour lui. Cela se confirme dès ses 2 premières saisons, puisqu’il mène la NFL avec 12 et 13 touchdowns. Sa vitesse était un problème pour les défenses adverses, car aucun joueur n’était capable de le suivre en 1 contre 1. Les équipes s’adaptaient donc en défendant bas, avec plus de joueurs, ce qui laissait du coup beaucoup de place aux running-backs des Cowboys. Il était également une menace sur les retours de punts. Après 11 saisons passées à Dallas, Hayes est transféré à San Francisco, où il ne sera finalement pas conservé dans l’équipe. Il termine ainsi sa carrière avec 7 295 yards et 2 Superbowls gagnés, faisant de lui le seul joueur avec 1 médaille d’or olympique et 1 bague de champion NFL. Décédé en 2002 d’un cancer, il est entré au Hall of Fame en 2009.
Leroy Kelly (RB)

  • 8ème tour – 110ème choix, Cleveland Browns
  • 136 matchs – 3 All-Pro – 6 Pro Bowl – Hall of Famer

Leroy Kelly sort au 8ème tour de la Draft 1964, et connaît le succès rapidement avec Cleveland. Running-back remplaçant (derrière Jim Brown) et numéro 1 de l’équipe sur les retours de coups de pied, il est en effet champion NFL lors de sa saison rookie. Il deviendra le RB titulaire lors de la saison 1966, après que Brown ait pris sa retraite. Sur ses 3 premières saisons, ils passent les 1 000 yards à chaque fois et mène la NFL en 1967 et 1968. De plus, aucun autre joueur ne marque autant de touchdowns que lui au sol. En 1974, il part terminer sa carrière en WFL, avec les Chicago Fire.
Lorsqu’il prend sa retraite, Kelly a gagné un total de 7 274 yards au sol, 4ème meilleur total de l’histoire à ce moment (derrière, Jim Brown, Joe Perry et Jim Taylor). Il point aussi à la 3ème position en touchdowns (74). Egalement une menace dans les airs, il faut ajouter 2 281 yards et 13 TD dans ce secteur. Il entre au Hall of Fame en 1994.

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